Quel est le point commun entre les voies ferrées, les équipements médicaux de pointe, les appareils électroménagers, et les réseaux électriques ? Les ouvriers qui les produisent. C’est grâce à leur travail et leur savoir-faire qu’existent ces équipements et infrastructures qui ont révolutionné nos modes de vie au quotidien.
Le métier d’ouvrier existe dans nos sociétés modernes depuis la révolution industrielle. Si on a plus souvent souligné les difficultés et les injustices auxquelles les ouvriers ont été historiquement confrontés, il est important de mettre en lumière leur rôle indispensable dans les progrès et les accomplissements de l’humanité.
Au fil du temps, l’histoire a transformé les ouvriers, tout comme ils ont transformé l’histoire, notamment à travers les profondes mutations sociales et techniques qu’ils ont vécues. De la construction des chemins de fer au voyage spatial, et de la construction des barrages hydroélectriques à l’électrification durable des sociétés, les grandes réalisations humaines ont été depuis trois siècles, et seront encore demain, rendues possibles par la valeur de leur travail
Des métiers en profonde mutation
Faisons un rapide retour en arrière. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la place des ouvriers dans nos sociétés a connu des transformations radicales, à la fois quantitatives et qualitatives :
- Leur nombre a fortement diminué. Aux Etats-Unis par exemple, ils représentaient 25% des travailleurs en 1960, un chiffre depuis tombé à environ 8,5% en 2017, selon le Bureau of Labor Statistics (BLS) américain. Cette forte diminution a même amené certains intellectuels et politiques à imaginer des sociétés entièrement désindustrialisées et sans ouvriers, comme l’ancien secrétaire au travail des Etats-Unis Robert Reich qui décrivait dans son livre “The Work of Nations” en 1991 un avenir où l’économie américaine devenait une “économie de service” où la production industrielle serait très largement délocalisée. Pourtant, on reconnaît désormais l’importance de conserver des industries actives et implantées localement. L’heure est à la réindustrialisation, et donc, à la réhabilitation du rôle essentiel des ouvriers.
- La nature-même des tâches a changé. Ce sont des métiers toujours plus techniques et complexes. L’ouvrier spécialisé dans une tâche unique et répétitive a laissé place à un travailleur polyvalent, détenteur de savoir-faire uniques, développés dans le cadre de son activité et lors de nombreuses formations poussées.
Ces évolutions s’accompagnent d’une attention croissante portée à leur sécurité. Plus question d’accepter silencieusement les accidents de travail comme étant inévitables : l’heure est au respect de la santé et du bien-être, et les industriels se donnent désormais pour objectif le Zéro Accident.