IoT et électrification : Les innovations qui façonnent l’avenir
Transformation digitale
18 avril 2023
10 min
Internet of Things IoT

Internet des objets et produits connectés : les enjeux pour le futur

En 2030, on estime que le nombre d’objets connectés s’élèverait à 30 milliards dans le monde, dont 244 millions en France, selon l’ADEME (Agence de la transition écologique) et l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse). Cela vaut aussi bien pour les objets de la vie quotidienne que pour les équipements professionnels.

L’Internet des objets (IoT, « Internet of Things » en anglais) est donc un marché au fort potentiel de développement qui laisse entrevoir de belles opportunités tant pour les particuliers que les professionnels. Avec son développement, l’IoT apporte de nouvelles solutions innovantes pour l’électrification. Les industriels pourront gagner en productivité sur leurs installations et les particuliers pourront réduire leur consommation énergétique. Quel que soit le secteur concerné, sa croissance est de 15 à 20 % par an.

Retour sur le concept, les perspectives d’exploitation pour l’électrification et les enjeux de l’Internet des objets.

Mieux comprendre le principe de l’Internet des Objets

L’Internet des Objets (IoT) est un réseau d’appareils connectés comprenant des microprogrammes intégrés, des capteurs et une connectivité permettant de communiquer avec l’internet. Il peut s’agir d’appareils électroménagers, de compteurs électriques ou de tourets.

L’IoT permet à ces produits de base de devenir “intelligents”. Ils peuvent ainsi collecter des données, les traiter localement, les partager en ligne ou avec d’autres appareils pour une analyse plus approfondie. Ils peuvent ensuite prendre des mesures pour améliorer les opérations ou automatiser des tâches.

Le transfert de données en ligne permet de mettre en place un écosystème intelligent, où l’usage des équipements est réfléchi et modulable. On parle alors de Smart Home pour un logement, de Smart City pour une ville, ou de Smart Grid pour un réseau électrique. Avec 35 millions de compteurs intelligents en France, l’électrification est l’un des secteurs les plus numérisés grâce à l’IoT. Celui-ci est d’ailleurs amené à évoluer encore avec l’annonce d’Enedis de déployer 250 000 capteurs sur le réseau en France dans les 5 prochaines années.

Le potentiel d’exploitation offre de nombreuses perspectives. C’est notamment le cas d’un environnement domotique capable d’administrer la consommation énergétique d’un lieu. Afin que la communication demeure effective entre les objets connectés, il est nécessaire de prévoir l’aménagement de dispositifs dédiés. Parmi ceux-ci figurent des modules à ondes radio, des capteurs, des routeurs cellulaires, ainsi que des passerelles. Des équipements indispensables pour gérer les flux de données et faire face aux enjeux de l’Internet des objets.

Les contribution de l’IoT à l’électrification : des solutions innovantes

L’Internet des objets (IoT) offre de nombreuses solutions pour l’électrification en créant de la valeur pour les consommateurs et les entreprises :

  • Gestion de la consommation d’énergie : l’IoT peut aider les consommateurs à surveiller leur consommation d’énergie et à la gérer de manière plus efficace en leur permettant de suivre en temps réel leur consommation d’électricité et de gaz. Les appareils intelligents connectés peuvent également être programmés pour éteindre automatiquement lorsqu’ils ne sont pas utilisés, réduisant ainsi les coûts d’énergie.
  • Surveillance des équipements : grâce à l’IoT, les entreprises peuvent surveiller à distance leurs équipements, tels que les panneaux solaires et les éoliennes, pour s’assurer qu’ils fonctionnent correctement et optimiser leur production d’énergie.
  • Stockage de l’énergie : l’IoT peut jouer un rôle dans la gestion du stockage de l’énergie, en aidant à la surveillance des niveaux de stockage et en optimisant la charge et la décharge des batteries.
  • Réduction des coûts : l’IoT aide à réduire les coûts d’exploitation et de maintenance en permettant une maintenance prédictive, en réduisant les temps d’arrêt et en optimisant la supply chain et l’utilisation des ressources.
  • Optimisation des réseaux : l’IoT permet d’optimiser les réseaux électriques en surveillant la demande d’énergie en temps réel et en ajustant la production en conséquence. Cela peut favoriser une réduction des coûts de production d’énergie et une optimisation de la distribution de l’énergie.

Les défis et les enjeux des produits connectés

Qu’ils soient d’ordre pratique ou économique, on distingue plusieurs enjeux à l’exploitation de l’Internet des objets.

La communication IoT

Lorsque vous avez des produits répartis partout dans le monde, le premier défi à relever est la connectivité / connexion. Cela passe par les centres-villes jusqu’aux zones les plus isolées, qui sont moins couvertes par les réseaux de télécommunication. Pour relever ce défi et garantir une meilleure évolutivité, Nexans utilise différents protocoles de communication et s’associe à des opérateurs de télécommunications du monde entier.

Il est nécessaire de prévoir l’intégration des composants précédemment évoqués, comme des routeurs ou des capteurs. Le déploiement d’un réseau IoT s’appuie sur trois grands principes :

  • la portée des équipements et des produits connectés ;
  • la consommation énergétique ;
  • les besoins et la capacité de la bande passante.

À l’échelle locale, nationale ou mondiale, il faut donc adapter les moyens disponibles à la complexité de l’infrastructure. D’où l’importance de mettre en place des partenariats entre différents experts, à l’instar de celui entre Nexans et Orange initié en 2020.

La cybersécurité dédiée à l’IoT

Si l’efficacité des systèmes IoT est un enjeu incontournable, la cybersécurité doit toujours être au cœur de tout déploiement IoT. En effet, le développement des produits connectés multiplie le risque d’attaques car ceux-ci collectent des données sensibles et représentent une porte d’accès aux systèmes de l’entreprise, souvent ciblée par les pirates informatiques (“hackers”). Cela peut passer par différents supports tels que les ordinateurs ou les objets connectés eux-mêmes.

Une simple caméra peut constituer une porte d’entrée pour accéder au système core. À titre d’exemple, un casino londonien a été victime d’un vol de données. Les hackers ont exploité les failles d’un thermomètre connecté d’un aquarium, lui-même relié au réseau du casino. Il est donc primordial d’instaurer des protocoles de sécurité rigoureux quant à l’Internet des objets. D’apparence anodine, le moindre équipement peut présenter un risque.

Le business model de l’IoT

Bien qu’il faille considérer la complexité d’intégration, les perspectives de déploiement de l’IoT à grande échelle sont viables. Dans le cadre d’une industrialisation ou d’une exploitation dans la supply chain, l’Internet des objets présente de nombreux avantages :

  • des flux de marchandises plus fluides avec suivi et mises à jour en temps réel ;
  • un travail collaboratif qui gagne en efficacité entre les différents services ;
  • une meilleure organisation dédiée au suivi et au transit des marchandises ;
  • une collecte de données rapide et sécuritaire ;
  • un contrôle des stocks accrus.

Par ailleurs, le service client se veut plus réactif, notamment dans la gestion des problèmes ou des retards de livraison.

Ultracker : la solution Nexans pour optimiser les flux de la supply chain

Chez Nexans, nous avons développé la solution digitale Ultracker, une solution innovante utilisant le potentiel de données collectées via des capteurs IoT, l’intelligence artificielle et les services d’hébergement cloud.

Cette solution permet à nos clients Installateurs et Utilities

  1. d’optimiser leurs « working capital » et les flux logistique
  2. de réduire leur impact carbone en favorisant les retours de tourets de câbles vides plus rapidement.
  3. de réduire les perte et prévenir les vols de câbles.

Grâce aux capteurs IoT intégrés dans nos tourets de câbles, mais également sur nos flottes logistiques de transport ainsi que nos produits autour du câble, nos clients bénéficient d’une meilleure traçabilité, d’un meilleur contrôle des stocks et d’une surveillance à distance des chantiers. Cela limite le gaspillage des matières premières et des équipements.

L’expertise Nexans dans le domaine de l’IoT et les solutions mises en place avec nos partenaires permettent de gérer le cycle de vie des produits et système de câbles, de leur livraison sur chantier au contrôle de la longueur résiduelle des câbles avant leur enlèvement. L’adoption de la solution Ultracker par un leader européen de la distribution électrique montre que le monitoring des câbles via l’IoT permet d’économiser +1 million d’euros par an.

Big data et IA dans l’énergie : le tournant de l’électrification
Transformation digitale
01 mars 2023
12 min
Big data & AI

L’intelligence artificielle (IA) n’est pas si récente qu’on peut le croire. Les premiers modèles remontent aux années 70, mais ces concepts sont restés théoriques jusqu’à ce que nous soyons réellement capables d’apprendre aux ordinateurs à penser par eux-mêmes. Aujourd’hui, l’intelligence artificielle est partout. Elle permet aux ordinateurs et aux appareils connectés au cloud de reproduire des comportements humains tels que le raisonnement, la planification et la créativité. L’intelligence artificielle dépend principalement de la quantité de données qui lui sont fournies. C’est là que le big data joue un rôle déterminant. Avec l’augmentation de la collecte et de l’analyse des données numériques, le big data et l’IA apparaissent désormais comme de riches domaines d’opportunités pour les professionnels de l’électrification.

Le big data et l’IA pour une gestion plus intelligente de l’énergie

Le big data est une tendance majeure dans le secteur de l’énergie. Le réseau électrique devient un réseau intelligent grâce aux données collectées à partir de sources diverses, telles que les compteurs intelligents, les capteurs, les jumeaux numériques. Une fois stockées, ces données constituent une ressource inestimable pour l’industrie afin de prendre de meilleures décisions en matière de production et de consommation d’énergie.

L’électricité a été déployée à grande échelle à la fin du XIXe siècle, ce qui correspond à la première vague d’électrification, de 1880 à 1920. Cette période a vu l’adoption généralisée de l’énergie électrique dans l’industrie et le développement du premier réseau électrique. Est arrivée ensuite la deuxième vague d’électrification, entre 1920 et 1950, avec l’expansion du réseau électrique dans les foyers et le développement de nouveaux appareils électriques tels que les réfrigérateurs, les machines à laver… Au cours de la troisième vague d’électrification, de 1980 à aujourd’hui, nous avons assisté à la croissance de la révolution numérique et au développement de nouvelles technologies telles que les ordinateurs, Internet et les téléphones portables.

Aujourd’hui, la quatrième vague d’électrification, appelée Électricité 4.0, se caractérise par l’intégration de technologies numériques telles que l’intelligence artificielle (IA), l’Internet des objets (IoT) et l’analyse avancée des données dans l’infrastructure électrique.

L’objectif de l’électricité 4.0 est de créer un système électrique plus intelligent, plus efficace et plus durable, capable de répondre à l’évolution rapide de la demande (+20% d’ici 2030, +40% d’ici 2040).

L’électricité 4.0 devrait permettre d’optimiser l’utilisation des actifs existants, d’intégrer les sources d’énergie renouvelables dans le réseau, d’accroître l’efficacité énergétique, de réduire les émissions de gaz à effet de serre, d’améliorer la stabilité du réseau, de réduire les coûts pour les clients et de fournir des services énergétiques plus fiables et plus flexibles aux clients.

De plus, l’IA générative et les modèles adjacents changent la donne. En effet, la technologie de support atteint un nouveau niveau, le temps de développement des applications est réduit et des capacités puissantes sont mises à la portée des utilisateurs non techniques.

Tout récemment, nous avons vu le buzz autour de ChatGPT et ce qu’il peut accomplir. Par exemple, si nous posons la question “quel est l’impact du big data et de l’IA sur l’électrification”, nous devons admettre que la réponse de ChatGPT n’est peut-être pas parfaite mais elle est tout de même très impressionnante.

Explique comment le big data et l'intelligente

Ces technologies auront certainement un impact sur le monde de l’électrification. Mais l’IA dépend principalement de la quantité et de la qualité des données qui seront utilisées pour apprendre. Le big data fournit les capacités de stockage et de traitement nécessaires pour éduquer l’IA en la nourrissant d’un grand nombre d’informations.

Le Machine Learning et l’IA constituent le combo gagnant pour exploiter efficacement le big data. Il s’agit d’identifier des modèles via le data mining et plus généralement la data science.

Big data: le cloud a gagné

A l’ère du big data, la fameuse vague 2 de ” move to cloud ” annoncée par les fournisseurs est en cours et s’accélère. Pour rappel, la première phase de migration vers le cloud est la phase de découverte qui permet d’analyser les forces et faiblesses d’une infrastructure et de déterminer les besoins futurs.

Le nombre de détracteurs diminue chaque jour, les questions de confidentialité et de souveraineté sont à la fois résolues par les engagements stratégiques des “clouders” et balayées par la facilité d’utilisation… Tous les secteurs – banques, télécoms, assurances, etc. – adoptent rapidement des solutions de big data hébergées dans le cloud.

Les premiers changements de paradigme apparaissent dans le monde de l’électrification, sous l’impulsion notamment d’opérateurs tels que Total Energie ou Schneider. On peut également noter la prédominance des services estimés Azure de Microsoft Vs Aws d’Amazon dans le domaine du cloud public lié au big data.

Explorer les défis de l’IA générative et du Big Data en 2023

L’IA générative promet de faire de 2023 l’une des années les plus passionnantes pour l’IA et, par extension, pour le big data !

Il ne faut pas oublier que les prouesses de ChatGPT sont basées sur le net enregistré en 2021, mais, comme pour toute nouvelle technologie, le pragmatisme et la mesure sont de mises, car la technologie présente de nombreux défis :

  • Ethique : quelle souveraineté pour les données ? Quelle protection pour les données personnelles ? Quel engagement de transparence et de lisibilité par les acteurs ?
  • Environnement : L’IA et le big data constituent un paradoxe dans la mesure où ils sont à la fois une solution pour optimiser la consommation d’énergie et la mobilisation des ressources, mais aussi une cause de cette augmentation ;
  • Cybersécurité : L’IA et le big data dans le domaine de l’énergie reposent en grande partie sur des instruments de mesure, donc sur l’IoT, offrant une surface de sécurité toujours plus importante ;
  • Modèle économique : si la valeur de l’IA dans le domaine de l’énergie n’est plus à démontrer, le modèle économique associé aux services est très complexe. Par exemple, si l’on prend le segment résidentiel, l’assistant virtuel Chat GPT a fait le buzz tout comme Amazon avec l’annonce d’un licenciement massif, notamment de la division Alexa (l’assistant virtuel d’Amazon), dans la même semaine ;
  • Talents : le développement de services numériques nécessite l’intégration d’excellentes compétences techniques, mais pas seulement. C’est l’ensemble du modèle opérationnel qui est à reconstruire. La dimension humaine est l’un des plus grands défis portés par l’IA et le big data : attractivité, sens du travail, conditions, etc.

L’analyse du big data combinée à l’intelligence artificielle comporte également divers risques. Parmi les principales préoccupations, citons les conséquences involontaires de la prise de décision automatisée, le risque accru de cyberattaques en raison de la dépendance à la technologie, les prédictions inexactes conduisant à de mauvaises décisions, la confiance excessive dans les algorithmes au lieu du jugement humain, le manque de transparence dans le processus de développement, etc….

Big data et IA pour Nexans

L’IA dans le domaine de l’énergie est le plus souvent portée par un système phygital, c’est-à-dire logiciel + matériel. A cet effet, une part importante de notre travail en termes d’IA et de big data concerne la mise en place d’un apprentissage basé sur les réseaux neuronaux. Le rôle de ces derniers est de traduire en chiffres des images ou des textes issus d’instruments de mesure (thermomètres, drones, etc.). L’objectif de ces approches est de comprendre les récurrences, de les dater, de les prédire et de les localiser. Nous sommes dans l’IA pour le “grid sensing”.

L’une des activités importantes dans le domaine de l’électrification est la surveillance des réseaux pour tous les segments : production, transmission, distribution et utilisation de l’électricité dans les bâtiments et les industries. Cela nécessite le développement et la mise en œuvre de capteurs qui mesurent l’activité électrique tout au long de la chaîne de valeur.

C’est déjà le cas dans les économies développées à la maison ou dans l’industrie avec les Smartmeters. Les lignes de transmission à haute tension font également l’objet d’un contrôle systématique de la température et de la tension. Les réseaux de distribution d’électricité à moyenne tension et les réseaux de raccordement des énergies renouvelables distribuées sont moins fréquemment surveillés. Il est donc essentiel d’obtenir des données sur l’ensemble de la chaîne de déploiement de l’électricité.

Une deuxième activité importante est l’analyse des données afin d’optimiser les produits ou les systèmes, ce qui est au cœur de l’intelligence artificielle et du big data.

En termes techniques, nous mobilisons les technologies développées essentiellement pour le domaine du traitement du langage naturel avec les réseaux neuronaux récurrents et plus précisément les réseaux neuronaux convolutifs. En d’autres termes, les infrastructures technologiques de ChatGPT & DALL-E.

Une transition énergétique sur le long terme

Le big data est un sujet tendance qui a d’énormes implications pour le secteur de l’énergie. C’est un outil puissant qui peut être utilisé pour améliorer l’efficacité des systèmes, de la production et de la consommation d’énergie. Il peut également être utilisé pour améliorer les réseaux électriques et les technologies intelligentes.

Grâce au big data, il est possible d’explorer différents scénarios et objectifs liés à la transition énergétique. Cette technologie permet notamment d’analyser comment les différents systèmes et sources d’approvisionnement sont interconnectés et comment ils pourraient être optimisés sur le long terme. Ainsi, elle offre une perspective inestimable pour atteindre une certaine autonomie dans un objectif de transition énergétique à long terme.

Les 3S (smart, small & selectivity) sont les défis des années à venir. Abordés de manière désordonnée aujourd’hui, ils deviendront demain les véritables défis des applications de l’IA :

  • Smart data : Comprendre et surveiller les écosystèmes locaux.
  • Small data : Limiter l’utilisation du big data, très énergivore.
  • Selectivity : Optimiser les ressources nécessaires.
La puissance des jumeaux numériques : révolutionner les stratégies de réduction des émissions de carbone
Transformation digitale
23 février 2023
11 min
Digital twins

Utiliser les jumeaux numériques pour réduire les émissions de CO2

Mentionnée pour la première fois en 1991 par David Gelernter, l’idée du “jumeau numérique” a été appliquée par la NASA dans les années 1960 avec le programme Apollo. C’est l’agence spatiale qui a inventé le terme “jumeau numérique”.

Le concept de jumeau numérique consiste à reconstituer des objets, des processus ou des services physiques dans un environnement virtuel. Son utilisation contribue à améliorer la conception et la fonctionnalité des systèmes, à optimiser leur maintenance et à diagnostiquer d’éventuels problèmes. Les jumeaux numériques sont également devenus de puissants outils d’aide à la décision pour la planification stratégique.

Quel est le principe derrière les jumeaux numériques ?

Un jumeau numérique (Digital twins – DT) est une représentation virtuelle d’un service ou d’un objet physique. Cela va des objets les plus simples aux plus complexes tels que des composants, des pièces mécaniques, des engrenages, des bâtiments, des villes ou encore des réseaux électriques aussi grands qu’un pays. Il comprend également la numérisation des processus industriels.

Le jumeau numérique génère des simulations afin d’observer un scénario potentiel. Les résultats peuvent changer en fonction d’une multitude de facteurs, tels que les conditions environnementales.

au numérique permet de raccourcir la durée de la phase de conception, mais aussi de réduire les coûts d’exploitation et de maintenance. L’utilisation des jumeaux numériques est souvent combinée avec d’autres technologies numériques, telles que l’Internet des objets (IoT), l’intelligence artificielle, le cloud computing. Les principaux domaines d’application se retrouvent dans des secteurs aussi divers que la santé, l’aérospatiale, l’énergie et l’automobile.

Les trois types de jumeaux numériques
Il existe 3 catégories de jumeaux numériques :

Jumeaux numériques de produit

Une représentation virtuelle d’un composant unique ou d’un ensemble plus vaste d’un objet physique, tel qu’un moteur de voiture ou un pont routier.

Jumeaux numériques de processus

Une vue numérique de l’ensemble d’un processus de fabrication ou d’un flux de logistique et de chaîne d’approvisionnement

Jumeaux numériques de systèmes

Une image multidimensionnelle générée d’un système plus complexe tel qu’un bâtiment ou même une ville.

Fonctionnement et conception d’un jumeau numérique

Les jumeaux numériques sont des outils accessibles à un large panel d’utilisateurs. De nombreuses fonctions peuvent bénéficier de leur mise en œuvre :

  • Les concepteurs et les ingénieurs peuvent construire des architectures de réseau optimisées en termes d’efficacité et de coût, ou simuler la résistance d’une machine dans des conditions environnementales sévères (par exemple, le comportement d’une turbine d’avion vibrant à haute fréquence).
  • Les responsables de la chaîne d’approvisionnement et de la production peuvent surveiller des systèmes, tels qu’un réseau électrique ou des flux logistiques, et anticiper des dysfonctionnements ou des défaillances (par exemple, ils peuvent prévoir l’impact d’une perturbation majeure des flux logistiques ou d’une pénurie de matières premières sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement).
  • Les planificateurs et gestionnaires d’investissements peuvent évaluer les impacts de scénarios alternatifs d’arbitrage entre les dépenses d’entretien et les dépenses d’investissement.

Les jumeaux numériques reposent sur trois éléments principaux :

  • Collecte et organisation des données du monde réel pour créer la réplique virtuelle. Cette étape n’est pas seulement basée sur des données mais recueille également des équations physiques, la modélisation lorsqu’elle existe de l’interaction entre les composants du système.
  • Traitement par l’utilisateur des données au moyen d’une interface permettant d’effectuer des configurations ainsi que de visualiser les résultats de la simulation et donc “d’interagir” avec le jumeau numérique.
  • L’analyse et la puissance de calcul rendues possibles par les technologies cloud capables de traiter des quantités massives de données et de modéliser des systèmes multidimensionnels très complexes et leurs interactions.

Comme pour tout programme majeur de transformation numérique, la mise en œuvre de routines d’évaluation des risques de cybersécurité, de procédures d’atténuation et d’une organisation dédiée sont des prérequis importants avant de lancer un programme de jumelage numérique.

D’ici 2027, les entreprises et autres acteurs de ce marché devraient dépenser jusqu’à 73 milliards de dollars pour les jumeaux numériques, et le marché devrait connaître une croissance de 30 à 45 %. En outre, les jumeaux numériques pourraient augmenter la vitesse de mise sur le marché de 50 % et la qualité des produits proposés de 25 %.

Quels sont les principaux avantages des jumeaux numériques ?

Les entreprises qui adoptent une stratégie de conception de jumeaux numériques peuvent dégager une valeur considérable :

  • Capacité à prendre des décisions plus éclairées dans des environnements complexes grâce à une meilleure compréhension de l’impact sur de multiples indicateurs de multiples possibilités. Il s’agit d’un outil d’aide à la décision capable d’exécuter des milliers ou des centaines de milliers de scénarios et d’en analyser les conséquences et les goulets d’étranglement.
  • Renforcer la gestion des risques en testant les plans d’atténuation pour répondre à des scénarios extrêmes (par exemple, en simulant la propagation d’un incendie dans un bâtiment pour identifier les voies d’évacuation optimales).
  • Capacité à réagir en temps quasi réel à l’état des équipements critiques (par exemple en équilibrant la charge du réseau électrique pour réduire ou éliminer la congestion locale).
  • Réduction des cycles de développement de nouveaux produits grâce à l’essai virtuel de prototypes alternatifs, conçus en fonction du coût.
  • Réduction des coûts d’exploitation grâce à une optimisation de la productivité et de l’efficacité des lignes de fabrication.
  • Amélioration de la qualité des produits grâce à la surveillance des capteurs en temps réel et à un meilleur contrôle des paramètres du processus de production.
  • Création de services personnalisés, de nouvelles offres et de nouveaux modèles commerciaux : passage de la maintenance périodique à la maintenance prédictive.
  • La gestion et le partage des connaissances, comme la codification des meilleures pratiques informelles mises en œuvre dans l’atelier en procédures opérationnelles standard.

Comment Nexans utilise les jumeaux numériques pour une électrification décarbonée ?

Le monde qui nous entoure, nos vies et notre mobilité devront être plus électriques à l’avenir car l’électrification est l’un des leviers immédiatement actionnables pour combattre et limiter les impacts du changement climatique. Les réseaux d’énergie doivent toutefois être fiables, car un avenir électrique ne pourra pas se permettre des coupures de courant. Plus nous devenons dépendants du réseau, plus ces systèmes doivent devenir résilients.

En partenariat avec Cosmo Tech et Microsoft, Nexans développe une solution de jumeau numérique dédiée aux réseaux électriques. Les opérateurs de réseaux bénéficieront d’un logiciel puissant leur permettant de réduire leur empreinte carbone en adoptant de nouvelles politiques d’investissement et de maintenance, tout en préservant leur rentabilité en maximisant la valeur de leurs infrastructures.

En s’appuyant sur les données du monde réel, Nexans agit également sur l’installation, l’exploitation et la maintenance des réseaux électriques. En s’appuyant sur les données des capteurs installés sur le réseau, Nexans fournit une vue en temps quasi réel des zones de congestion du réseau et peut également détecter et localiser les pannes imminentes avant même qu’elles ne se produisent.

Pour atteindre ses objectifs en termes de dimensions financières, environnementales et sociales, Nexans a construit sa propre solution Digital Twin E³, un outil de performance commerciale aussi puissant qu’unique. Cet outil mesure et surveille la performance sur la base de trois indicateurs clés de performance, à savoir le rendement du capital investi, le rendement environnemental du carbone employé et le rendement des compétences employées.

Quelle est la principale leçon à tirer des jumeaux numériques ?

Le jumeau numérique vient enrichir les compétences humaines avec une intelligence augmentée. Sa conception et son déploiement font appel à des outils de modélisation, à l’analyse de données et à une grande puissance de calcul pour prédire différentes issues à des scénarios dans toute l’entreprise. Un des grands avantages des jumeaux numériques : ils prennent en compte les données et interactions futures ou les équations entre les composants qui n’existent pas nécessairement dans les données passées.

Situés à la croisée de l’intelligence artificielle, de l’analyse des données et de l’internet des objets, les jumeaux numériques ouvrent des possibilités de productivité et de performance inexploités à une variété d’utilisateurs. Des responsables de l’ingénierie et de la chaîne d’approvisionnement aux décideurs de haut niveau, les jumeaux numériques nous plongent dans l’industrie du futur.

Olivier Pinto

Auteur

Olivier Pinto est Directeur de l’Innovation de Nexans en charge des services et solutions numériques pour les réseaux électriques. Il dirige une équipe d’experts en réseaux électriques développant un portefeuille d’offres innovantes conçues pour résoudre les problèmes et relever les défis auxquels sont confrontés les opérateurs de réseaux électriques, en s’appuyant sur un solide écosystème de partenaires technologiques. Olivier a rejoint Nexans en 2001 et a occupé divers postes dans les domaines de la R&D, de l’exploitation et des ventes et du marketing. Il est titulaire d’un Master en Sciences de l’Ecole de Chimie, Physique et Electronique de Lyon, France.